Le tryptique de l’abside

Nous venons de mettre en place un nouveau site, en vue de rénover intérieurement la basilique. Et nous avons retrouvé une vieille photo de la basilique peu après sa construction.

Triptyque de l'abside

Le triptyque de l’abside (1997-1998) est l’œuvre de Jean-Christophe CLAIR.

Jean-BaptisteÀ gauche se trouve saint Jean-Baptiste, le dernier des prophètes, le Précurseur du Christ. Vêtu de sa célèbre tunique de poils de chameau, il dit : ” ET EGO VIDI ET TESTIM(ONIUM) PERHIBUI QUIA HIC EST FILIUS DEI “, ” Et moi j’ai vu, et j’atteste que Celui-ci est le Fils de Dieu ” (Jean 1,34).

Étienne

À droite se tient saint Étienne, le Protomartyr (premier Martyr). La basilique lui est dédiée, puisqu’elle occupe l’emplacement d’une ancienne église byzantine commémorant son martyre. Étienne est revêtu de la dalmatique, le vêtement liturgique du diacre, la tradition de l’Église faisant de lui le premier diacre. Il dit : ” ECCE VIDEO CAELOS APERTO(S) ET FILIU(M) HOMINI(S) A DEXTRI(S) STANTE(M) DEI “, ” Voici que je vois les cieux ouverts, et le Fils de l’homme debout à la droite de Dieu ” (Actes des Apôtres 7,56).

Christ en gloire

Au mileu du triptyque apparaît le Christ en gloire. De sa main droite il bénit toutes les personnes qui entrent dans l’église. Dans sa main gauche il tient le Nouveau Testament, et l’on peut lire ces mots : ” ESTO FIDELIS USQUE AD MORTEM ET DABO TIBI CORONAM VITAE “, ” Reste fidèle jusqu’à la mort, et je te donnerai la couronne de vie ” (Apocalypse 2,10). Cette parole s’applique bien aux deux saints des panneaux latéraux, dont le martyre est évoqué dans les médaillons. En outre, le nom grec d’Étienne, Stephanos, signifie ” couronne “.

Pour la tradition chrétienne, les quatre Vivants ou Animaux (Apocalypse 4,6-7) représentent les évangélistes. Leur disposition forme un X, première lettre du nom du Christ en grec : l’ange représente saint Matthieu, le lion saint Marc, le taureau saint Luc, et l’aigle saint Jean. Le Christ est entouré par une inscription. Les trois majuscules des noms IOHANNES, HIERUSALEM et STEPHANUS forment le mot IHS, début du nom de Jésus en grec (IHSOUS), où la tradition latine récente a lu ” Iesus Hominum Salvator “, ” Jésus, Sauveur des hommes “. L’inscription de la mandorle (gloire en forme d’amande) dit : ” HIERUSALEM HIERUSALEM QUI OCCIDIS PROPHETAS ET LAPIDAS EOS QUI AD TE MISSI SUNT QUOTIES VOLUI CONGREGARE FILIOS TUOS “, ” Jérusalem, Jérusalem ! Toi qui tues les prophètes et lapides ceux qui te sont envoyés, que de fois j’ai voulu rassembler tes enfants ! ” (Matthieu 23,37 ou Luc 13,34). Cette phrase évoque la mission du Christ : rassembler dans l’unité de la Jérusalem céleste les enfants de Dieu dispersés (Jean 11,52). Recevons-la comme une invitation à prier pour la paix !
Réalisation du triptyque

Les trois toiles sont tendues sur un cadre de bois de grande dimension : plus de 4,70 m de haut, 2,20 m de large. Le cadre a une épaisseur de 5 cm. Les toiles en coton sont composées de deux longues bandes de tissu, cousues l’une à l’autre dans le sens vertical. Après leur tension et leur fixation sur le cadre, le peintre a étalé sur toute la surface un enduit spécial, incolore, qui améliore la solidité de l’ensemble et facilite la fixation des couleurs. La technique de peinture utilisée est ancienne, c’est celle de la tempera : la base de la peinture est composée de jaunes d’œufs, auxquels on mélange divers pigments naturels. On peint une seule couleur à la fois sur toute la toile. Les traits des visages sont peints au dernier moment, après les pieds et les mains. Le triptyque de notre basilique est une véritable création, mais le peintre s’est inspiré de fresques romanes, en particulier catalanes.
L’auteur

Jean-Christophe Clair est né le 13 décembre 1965 à Dijon (Bourgogne, Est de la France). Il a étudié le chant au conservatoire régional de musique de Toulouse, et, grâce à sa remarquable voix de haute-contre, il participe de temps à temps à des concerts. Parallèlement à son engagement dans le chant, il se passionne pour l’iconographie. Il a réalisé quelques icônes pour des églises ou des particuliers. Mais le triptyque de Saint-Étienne demeure l’œuvre la plus monumentale qu’il ait jamais réalisée.

fr. Luc Devillers, o.p.